Présentation

Considéré par beaucoup comme le seul pick-up vraiment européen depuis son lancement en 2010, le Volkswagen Amarok de première génération aura brillé pendant 14 ans avant d’être remplacé. Cette longévité impressionnante a permis à Volkswagen d’en écouler plus de 800,000 unités dans le monde et de l’imposer comme une référence de son segment en termes de qualité, de fiabilité et de capacités. Pourtant, malgré l’expérience accumulée, le constructeur allemand a pris la décision de ne pas développer lui-même la deuxième génération de son pick-up, mais de capitaliser sur un partenariat établi avec Ford en 2020 concernant la production de véhicules utilitaires. C’est donc le Ford Ranger qui sert de base au nouvel Amarok. La base mécanique, à savoir châssis, transmission et motorisation, est la même, Volkswagen se chargeant des réglages, de la finition, du style, de l’habitacle et de l’équipement. Passée la petite déception, on se dit que prendre l’une des meilleures bases actuelles de pick-up et y ajouter le savoir-faire et la qualité de Volkswagen n’est pas une si mauvaise idée.

Fort heureusement, même placés côte à côte, difficile de voir une quelconque similarité entre l’Amarok et le Ranger. À part ses proportions et certains détails subtils qu’un œil non averti ne pourra discerner, le Volkswagen n’a pas plus de points communs avec le Ford qu’avec n’importe quel autre pick-up.

Le nouvel Amarok est disponible en 3 finitions différentes. On retrouve la Style en entrée de gamme. Au milieu, la PanAmericana propose un look plus baroudeur. Enfin, pour coiffer la gamme, l’Aventura se veut la plus luxueuse. C’est cette dernière que nous avons pu essayer. Visuellement elle se différencie de la PanAmericana par des détails extérieurs plus cossus, à commencer par le plus visible, un arceau en plastique joliement intégré et peint couleur carrosserie à la place du classique arceau en métal noir. Elle fait également la part belle aux chromes, là où la PanAmericana préfère une finition “black”.

Plus globalement, l’Amarok est massif, imposant et même impressionnant sous certains angles. En tout cas, surtout dans cette finition Aventura, son côté premium ne fait aucun doute, ses belles jantes de 20 pouces accentuant cette impression. Il fallait bien ça pour s’associer harmonieusement à ses dimensions généreuses. L’Amarok est, en effet, un beau bébé de 5,35 mètres de long, 1,91 mètre de large et 1,88 mètre de haut, avec un empattement de 3,27 mètres. Un gabarit visuellement intimidant, mais qui disparaît à l’usage, tant l’Amarok est facile à prendre en main et offre une visibilité extérieure excellente. Évidemment, lorsqu’il s’agit de prendre une place de parking, on se rend tout de même compte qu’on est dans un véhicule littéralement hors-normes. Seule petite ombre au tableau de la facilité d’utilisation : un angle de braquage de presque 13 mètres qui ne l’avantagera pas lors des manœuvres en espace restreint. Heureusement la batterie de capteurs et de caméras seront d’une grande aide pour éviter d’écorcher cette belle carrosserie.

Style & design intérieur

Comme pour la ligne, l’habitacle de l’Amarok n’a plus grand chose à voir avec celui du Ranger. En fait, les seules choses que les deux ont en commun sont l’immense écran tactile central, l’instrumentation digitale et les originales poignées de portes dissimulées dans les accoudoirs. La comparaison s’arrête là ! L’habitacle de l’Amarok, classique dans son aménagement, bénéficie du sérieux de Volkswagen en matière de finition. On reconnaît immédiatement la patte du constructeur allemand. C’est rigoureux, bien fini, sobre, et avec une touche de luxe. Dans le cadre de l’Amarok, véhicule utilitaire oblige, cette touche côtoie aussi quelques plastiques durs moins valorisants, mais indéniablement robustes.

Pour le reste, chaque chose est à sa place, l’ergonomie et la position de conduite sont excellentes. Le conducteur a la très agréable sensation de dominer la route et les voitures autour de lui. D’ailleurs, à son volant, même les gros SUV paraissent petits... Pour les places arrière, pas de surprise. Si la sellerie de la banquette est valorisante et confortable, comme dans tout bon pick-up le dossier est raide, l’assise basse et la longueur aux jambes modeste.

Equipement

L’Amarok se présente comme un pick-up premium et son équipement confirme cela. Sans faire la liste qui serait trop longue, et en plus de ce qu’on a déjà évoqué, on peut toutefois mentionner les phares IQ light LED avec un éclairage automatique et adaptatif. Il offre une visibilité nocturne excellente, sans éblouir les autres utilisateurs, gage de sécurité sur nos routes encore trop souvent mal éclairées. Comme d’autres, l’Amarok bénéficie d’un certain nombre d’assistances à la conduite. Son gros avantage par rapport à ces mêmes autres, c’est que les siennes interviennent avec beaucoup plus de subtilité et de sensibilité, les rendant donc agréables, sécurisantes et surtout jamais envahissantes. L’écran central intègre un système de navigation évolué et précis et s’accompagne d’une sono signée Harman/Kardon.

Destiné à l’aventure, l’Amarok a prévu de quoi tenir au milieu de la nature avec deux prises 220V et autant de prises 12V. Une de chaque dans l’habitacle et une de chaque dans la benne. Cette dernière, capable d’accueillir une europalette est habillée par une protection en plastique renforcé et reçoit un volet électrique ainsi que des crochets de fixation ajustables. Une boule d’attelage et des rails de toit sont également de la partie. Il est important de noter que tous ces équipements sont installés d’origine par Volkswagen.

Parce que c’est un pick-up et que sa vocation première est de pouvoir transporter de lourdes charges, l’Amarok revendique une capacité de chargement impressionnante. La benne peut charger un peu plus d’une tonne. À l’arrêt, le toit peut supporter jusqu’à 350 kg (85 kg en mouvement), permettant sans problème, l'installation d’une tente de toit pour les campeurs. Enfin, l’Amarok peut tracter une remorque non freinée de 750 kg et jusqu’à 3500 kg pour une remorque freinée. Avec donc une capacité théorique d’embarquer jusqu’à 4,5 tonnes et en ajoutant son poids de près de 2,2 tonnes, que cache-t-il sous son capot pour déplacer tout ça ?

Essai Routier & Moteur

Et bien, toutes les versions de l’Amarok reçoivent le même 4 cylindres biturbo de 1996 cc que le Ranger Wildtrak dans sa version 210 chevaux. Et même si Volkswagen lui donne l’appellation maison TDI, il s’agit bien d’un moteur Ford. Il reçoit d’ailleurs la même boîte automatique à 10 rapports. Voilà pour ce que dit le papier. Par contre, la réalité de l’utilisation révèle un caractère propre à l’Amarok. Et c’est probablement le travail d’insonorisation et de filtration des vibrations qui fait toute la différence. C’est d’ailleurs ce qui nous a le plus impressionné avec l’Amarok : sa douceur et le silence qui règne à bord lorsque vous conduisez. On ne sent aucune vibration et le moteur semble très lointain, sa sonorité étant parfaitement contenue. Mais s’il est très discret dans l’habitacle, le 2.0 biturbo est toutefois bien présent sous le capot et s’avère très agréable.

La douceur et les 10 rapports de la boîte ainsi que les 500 Nm du moteur disponibles dès 1750 tr/min permettent à ce dernier de conserver un régime de fonctionnement bas, favorisant la consommation et la souplesse. Au besoin, il dévoilera des montées en régime franches avec beaucoup de linéarité. Ses reprises sont donc efficaces, mais il faudra toutefois prévoir un léger temps de latence entre la pression sur la pédale et l’arrivée de la puissance. Étonnement, il ne s’agit pas du temps de réaction des turbos, mais plutôt du temps que mettra la boîte à choisir le bon rapport parmi les 10 disponibles, en fonction du mode de conduite sélectionné et de votre façon de conduire. Rien de rédhibitoire cependant, mais le résultat du choix fait de privilégier, grâce à cette boîte, la consommation et la souplesse, plutôt que la réactivité. Fort logiquement, Volkswagen a préféré mettre de côté la sportivité pour garantir l’agrément, le confort et la douceur.

Au volant de l’Amarok, c'est donc la tranquillité qui prime. Et si les suspensions arrière n’étaient pas conçues pour supporter 3,5 tonnes, le confort à bord aurait été total. La tenue de route est d’ailleurs une autre bonne surprise. Grâce à une direction très bien calibrée et une monte pneumatique routière, le toucher de route est précis et la motricité excellente même en mode propulsion (4x2). De plus, avec le système 4MOTION, il est tout à fait possible de rouler en 4x4 sur la route sans craindre une augmentation brutale de la consommation. En tout-terrain, les capacités de l’Amarok sont excellentes et toujours avec beaucoup de facilité et de douceur. En fonction de vos besoins, il sera possible de jouer avec le mode manuel de la boîte, le contrôle de descente, le blocage de différentiel et, évidemment, le sélecteur de transmission.

Conclusion

On peut parler longtemps des avantages de l’Amarok face à sa concurrence, de sa qualité de fabrication, de son agrément de conduite ou encore de la sensation de sécurité qu’il procure. Mais le mieux pour s’en rendre compte est d’en prendre le volant...

Plus

• Qualité de fabrication
• Agrément général
• Insonorisation

Moins

• Angle de braquage
• Certains plastiques durs