Présentation

Bien connue des citadins européens mais beaucoup moins sous nos latitudes, la marque smart est créée en 1994 par Nicolas Hayek, l’original fondateur des montres Swatch. Il a alors l’idée de concevoir une voiture minuscule capable de se garer partout, de se faufiler partout et qui deviendrait la reine des centre-villes embouteillés. N’ayant aucune expertise dans l’automobile, il approche différents constructeurs. Il finit par s’associer avec Mercedes qui, coup de bol, avait dans ses cartons un projet similaire depuis la fin des années 70. La mayonnaise prend et la première smart (Swatch Mercedes Art car) est commercialisée courant 1998. Malgré un succès d’estime, la rentabilité tarde et Nicolas Hayek laisse les commandes à Mercedes. Il faudra près de 10 ans à la marque pour devenir profitable.
Depuis 2017, smart était également le premier constructeur au monde à proposer l’ensemble de sa gamme en version thermique et électrique.

Jusqu’à récemment, cette marque atypique est restée fidèle à son concept de micro-car qui a su convaincre plus de 2 millions d’acheteurs dans le monde. Mais depuis l’association de Daimler avec le chinois Geely en 2019, la marque a élargi ses horizons et s’est orienté vers la production de véhicules électriques plus vraiment minuscules, puisque le constructeur a présenté en 2022 son nouveau SUV électrique produit en Chine le smart #1.

Jamais importée à l’île Maurice, la marque smart vient donc de débarquer grâce à la compagnie AT.io plus connue pour représenter BOSCH depuis près de 10 ans. Lancée lors du salon de l’automobile en début du mois d’août, c’est donc le SUV #1 qui rentre le premier sur le marché.

Le smart #1 est un SUV compact au look des plus sympathiques. Campé sur de grosses jantes de 19 pouces, il mélange des proportions originales avec des surfaces et des lignes toutes en courbes. Ses rondeurs, synonymes de fluidité, jouent un rôle dans la recherche d’aérodynamisme tout en lui évitant les appendices, souvent disgracieux, rajoutés dans cette optique. Au-delà de son influence sur les performances énergétiques, le style du #1 est attachant et pourvoyeur de bonne humeur.

Long de 4,27 mètres, le #1 semble de prime abord d’un petit gabarit. Pourtant lorsqu’on pénètre à bord, hormis la largeur aux coudes en rapport avec son mètre 82 de large, la sensation d’espace est surprenante. L’absence de moteur “classique” à l’avant et de tunnel de transmission laisse plus de place pour l’habitacle et donc une longueur aux jambes plus généreuse que dans la plupart des véhicules de la catégorie. La ceinture de caisse basse implique une surface vitrée importante qui améliore la visibilité vers l’extérieur et donne cette impression d’un volume lumineux et accueillant, plus vaste qu’il n’y paraît. Cette impression est largement accentuée par l’immense toit panoramique, probablement l’un des plus grands de la production. Un autre détail surprenant est la présence de vitres sans montant, à la façon d’un coupé. Là encore, le #1 joue l’originalité, même s’il s’agit sans doute d’un clin d'œil au best-seller de la marque : la Fortwo.

Style & design intérieur

En plus de son espace, le #1 propose un aménagement original, dans l’esprit néo-rétro. Les inserts en plastique laqué blanc plutôt rétro sont encadrés et soulignés par une éclairage d’ambiance personnalisable des plus modernes. Le très grand écran tactile regroupant l’ensemble des commandes ainsi que l’instrumentation digitale minimaliste jouent aussi la modernité, voire même l'avant-gardisme. Sinon, on apprécie le dessin épuré et la présence d’espaces de rangement relativement bien dissimulés ça et là dans la planche de bord. Tout comme à l’extérieur, le style et l’aménagement de l’habitacle créent une ambiance sympathique, ludique et également attachante. Avec son équipement haut de gamme, sa sellerie de qualité et une finition sérieuse, le #1 flirte avec le premium. Quelques rares détails comme le revêtement des contre-portes auraient toutefois mérité un peu plus d’attention. Des détails que l’ambiance générale, la très bonne et très puissante sono Beats et les nombreux équipements de confort feront vite oublier.

Equipement

Le #1 brille aussi par ses nombreux aspects pratiques. On a déjà évoqué les espaces de rangements, auxquels il faut ajouter une banquette fractionnable ⅔-⅓, rabattable et coulissante sur 13 cm. L’accoudoir arrière dissimule une trappe d’accès au coffre.

Ce dernier dispose d’un volume allant de 323 à 411 litres selon la position de la banquette et atteint les 986 litres une fois qu’elle est rabattue. Sous son plancher se trouve un espace supplémentaire relativement vaste. Enfin, le capot avant dissimule un coffre de 15 litres.
Lorsqu’on s’installe au volant du #1, une chose déstabilise un peu au début. On cherche sur quoi appuyer pour mettre le contact mais on ne trouve pas. En effet, il n’y a aucun bouton “start”. En fait, tout se trouve dans la jolie clé toute ronde. Il suffit de l’avoir sur vous et, sans la sortir de votre poche, la voiture s’ouvrira à votre approche, et une fois assis, vous n’aurez plus qu’à passer le mode Drive de la boîte pour rouler. Si on peut être surpris la première fois, on apprécie rapidement d’entrer dans une voiture déjà prête à la balade.

Et avec le #1, les balades seront de très agréables moments. Tout d’abord parce qu’on se sent bien dans son habitacle. Ensuite parce que grâce à sa motorisation électrique, quiétude et douceur règnent à bord. Enfin parce que son amortissement est prévenant dans la plupart des situations.

Essai Routier & Moteur

Techniquement, le #1, dans cette version Premium dispose d’une batterie de 66 kWh qui lui confère une autonomie de 440 km et d’un moteur de 272 ch placé sur l’essieu arrière. Il s’agit donc d’une propulsion. Une version Brabus, également disponible, dispose de 428 ch grâce à un deuxième moteur monté sur le train avant. Dans le cadre de la Premium, les performances sont exactement ce qu’on attend d’une voiture de cette gamme avec des accélérations énergiques (0 à 100 km/h en 6,7 secondes) pour pouvoir dépasser sans soucis et une vitesse max largement suffisante autolimitée à 180 km/h et atteinte rapidement. L’amortissement prévenant et la souplesse générale avoueront toutefois leur limite à haute vitesse (au dessus de 140 km/h) où les mouvements de caisse se feront plus sentir. Dans tous les autres cas, le comportement reste sûr, sécurisant et agréable. Les nombreuses aides électroniques à la conduite, actives ou passives, sont évidemment de la partie mais restent totalement paramétrables et déconnectables en fonction de vos goûts. Les modes de conduite permettent aussi d’adapter le #1 à vos préférences avec même un nouveau mode de conduite à une seule pédale, particulièrement adapté à la conduite dans les embouteillages. Pour faire simple, seul l’accélérateur est utilisé. On appuie pour avancer et on relâche pour freiner.

Encore une fois, comme pour son style et son habitacle, deux mots reviennent pour caractériser la conduite et l’utilisation du #1 : agréable et attachante. A croire que c’est avec ces caractéristiques en tête que les concepteurs ont imaginé et développé ce sympathique SUV. Avec l’arrivée de véhicules électriques, beaucoup ont évoqué la disparition de la passion et de l’émotion automobile. Pourtant certains de ces véhicules ont su transformer la nature des émotions pour nous permettre d’en découvrir de nouvelles. Le #1 en fait partie et il lui aura suffit d’une journée pour nous séduire et nous donner envie de le garder.

Conclusion

smart a changé et c’est pour le mieux ! Le premier véhicule de l’ère Geely-Mercedes est une réussite. Si le prix ne vous arrête pas, foncez ! Vous ne serez pas déçus.

Plus

• Personnalité attachante
• Vie à bord
• Agrément général

Moins

• Prix